Le phoque éléphant mâle (Mirounga leonina) ne mise pas que sur sa taille — jusqu’à 4 m de long et 4 t — pour intimider ses rivaux. Sa trompe gonflable agit comme une caisse de résonance capable de propulser des appels dépassant 140 dB, un niveau sonore comparable au décollage d’un avion à réaction.
Ces barrissements servent à marquer leur territoire pendant la saison de reproduction.
Chaque mâle possède une « signature vocale » que les femelles reconnaissent à plus d’un kilomètre. La puissance vient d’un réseau de poches nasales musculaires ; en se contractant, elles amplifient l’air expiré et abaissent la fréquence pour la faire porter plus loin.
Malgré leur allure placide hors de l’eau, les mâles se livrent à de violents combats pour contrôler des harems pouvant compter jusqu’à 100 femelles. Leur cou épais, recouvert de cicatrices, témoigne de duels répétés.
Les colonies principales se trouvent aux îles subantarctiques (Géorgie du Sud, Kerguelen). Après une chasse en mer de plusieurs mois, les animaux jeûnent jusqu’à 100 jours à terre pour la reproduction, perdant parfois 40 % de leur masse. La protection des plages de mise bas reste essentielle pour conserver ces géants vociférant.